Plusieurs méthodes d’évaluation nutritionnelle sont disponibles. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’état nutritionnel d’une population d’hémodialysés chroniques à partir de l’anthropométrie, la bioimpédance et l’albuminémie.

Il s’agissait d’une étude transversale monocentrique observationnelle réalisée en juillet 2018 au sein des deux unités d’hémodialyse du CHU/ALD, ayant inclus les patients régulièrement dialysés depuis plus de 3 mois, sans antécédents d’hospitalisation au cours du mois dernier et consentant.

L’évaluation nutritionnelle était basée sur le recueil de marqueurs anthropométriques, la détermination de la composition corporelle par analyse d’impédance bioélectrique (BIA) et le dosage de l’albuminémie.

Il s’agissait de 68 patients (46,7 ans, 51,5 % femmes). La prévalence de la dénutrition était diversement appréciée et variait de 10,3 à 55,9 %. Elle était de 47,1 % (IC95 % [34,8–59,6]) selon l’indice de masse corporelle (seuil de 20kg/m²), de 25 % (IC95 % [15,3–37,0]) selon le périmètre brachial, de 10,3 % (IC95 % [4,2–20,1]) selon le pourcentage de poids idéal, de 11,8 % (IC95 % [5,2–21,9]) selon la masse grasse, de 55,9 % (IC95 % [43,3–67,9]) selon l’indice de masse maigre et de 10,3 % (IC95 % [4,2–20,1]) selon le taux d’albumine. De même, la prévalence de l’obésité variait en fonction des critères de diagnostic : de 8,8 % (IC95 % [−1,8 à 22,4]) en se selon l’indice de masse corporelle et de 36,8 % (IC95 % [24,7–48,9]) selon la masse grasse. Selon la BIA, les femmes hémodialysées étaient plus exposées à la malnutrition que les hommes (p<0,0001).

La prévalence de la malnutrition variait en fonction de la méthode d’évaluation et du genre chez les patients et les femmes hémodialysées étaient plus exposées à la malnutrition que les hommes.